Rapport sur les tendances en consommation – Chapitre 8 Avoir net des consommateurs

Chapitre 8 – Avoir net des consommateurs : Résumé

Si l'on compare les données de 1984 et de 1999, la performance financière des unités familiales économiques (et des personnes seules) est très variable. De manière générale, l'avoir net des Canadiens a augmenté, mais cette amélioration est due pour l'essentiel à des gains réalisés par le cinquième le plus riche des unités familiales canadiennes, preuve supplémentaire de la polarisation financière du Canada. En revanche, pour ce qui est des types de familles économiques, les familles biparentales où le principal soutien économique a moins de 65 ans et où des enfants (de moins de 18 ans) vivent à la maison enregistrent la pire performance pour ce qui est de l'avoir net médian. En tant que groupe, ces familles ont vu leur avoir net médian diminuer marginalement (-100 $), et de nombreuses jeunes familles biparentales, en particulier, sont confrontées à de graves difficultés financières. Les familles monoparentales ont vu leur avoir net augmenter considérablement, mais beaucoup restent encore dans une situation financière très vulnérable. En 1999, leur avoir net médian était encore de 20 fois inférieur à celui des familles biparentales avec enfants. Il semble qu'en moyenne, les jeunes Canadiens, indépendamment de leur situation familiale, ont vu leur situation financière se détériorer, les dettes constituées de prêts d'études contribuant à cette tendance. Enfin, les Canadiens âgés (55 ans et plus) ont vu augmenter considérablement leur avoir net, tandis que les enfants du baby-boom (âgés de 35 à 54 ans) ont perdu du terrain, lorsque l'on compare 1984 et 1999.

Parmi les possibilités de recherche, citons des études destinées à déterminer si la faiblesse financière relative de nombreux jeunes consommateurs est un phénomène temporaire ou si ce « mauvais départ » sera lourd de conséquences. L'incidence des faibles revenus et de l'avoir net minime d'un certain nombre de parents seuls mériterait également que l'on s'y intéresse de plus près. La stagnation de l'avoir net des familles avec enfants au cours des 15 dernières années soulève peut-être aussi des questions à long terme sur la sécurité financière, à mesure que ces consommateurs passent à l'étape suivante de leur cycle de vie familiale. Quant à la génération du baby-boom, le problème de l'autonomie pendant la retraite pourrait se poser de plus en plus et mériter davantage d'attention de la part des chercheurs. Enfin, si les personnes âgées s'en sortent généralement mieux aujourd'hui, leur tendance à utiliser des formes de crédit plus coûteuses donne à penser qu'il serait bon de se demander s'ils prennent vraiment des décisions financières judicieuses sur le marché.